
France 5 diffusait Mardi 23 juin 2020 la célèbre émission « Enquête de santé » qui avait pour thème : les dangers de la surexposition aux écrans.
La période de confinement liée à l’épidémie de Covid-19 à engendré une augmentation massive de l’utilisation des écrans. Télétravail, réseaux sociaux, jeux ou séries, le temps consacré aux écrans est devenu très préoccupant, notamment chez les plus jeunes. Les professionnels de la santé alarment sur l’impact de cette surexposition chez les enfants et adolescents. Addictions, apparition de troubles du sommeil, anxiété, troubles de l’attention, difficultés de mémorisation et retard d’apprentissage en sont les répercussions.
Synopsis
« Pendant plusieurs semaines, la France a vécu à l’heure du confinement et, dans la plupart des foyers, le temps consacré aux écrans a littéralement explosé. Télétravail, cours en ligne, consommation de séries mais, surtout et en tête : réseaux sociaux et jeux vidéo (+ 40 % de temps de connexion). Notre dépendance n’a jamais été aussi forte. Comment limiter et contrôler l’activité numérique et préparer le retour à la vie normale sans risque de troubles pour la santé mentale ?
Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la vie… « normale ». Car enseignants, parents, psychologues, psychiatres ou chercheurs en neurosciences n’ont pas attendu la pandémie de Covid-19 pour s’interroger sur les effets de la surexposition aux écrans – et notamment celle des plus jeunes, qualifiée d’« urgence sanitaire » par certains. Avant le confinement, les enfants de 8 ans passaient en moyenne 5 heures par jour devant des écrans ; les adolescents et jeunes adultes, 8 heures – soit un tiers de leur vie consommé en jeux, films et réseaux sociaux !
Nous sommes bombardés quotidiennement par des dizaines, voire des centaines de notifications, d’« infos » et de vidéos qui ciblent parfaitement nos goûts et nos envies, tout en nous offrant l’illusion d’une consommation librement choisie. Mais, derrière les écrans, des algorithmes ont pris le contrôle de nos cerveaux. Ils ont été élaborés par une industrie numérique qui exploite une ressource extrêmement convoitée : notre attention. C’est elle qu’il faut capter, en l’arrachant à d’autres activités, et surtout qu’il faut savoir conserver à tout prix, à l’aide de techniques de manipulation, simples mais intrusives, et de connaissances parfois relativement anciennes sur le fonctionnement du cerveau – comme les travaux de l’Américain Burrhus Frederic Skinner sur l’action de la dopamine dans le conditionnement.
C’est pourquoi la consommation massive des écrans inquiète depuis longtemps le monde de la santé car, pour beaucoup d’utilisateurs, elle est devenue incontrôlable et s’apparente à une véritable addiction, entraînant dette de sommeil, anxiété, troubles de l’attention, difficulté de mémorisation… Les médecins nomment ce nouveau syndrome EPEE pour « exposition précoce et excessive aux écrans ». Et ce qui est préoccupant pour des individus adultes l’est bien davantage encore pour des individus dont le cerveau n’est pas encore parvenu à maturité : que deviendront ces enfants gavés de numérique qui connaissent déjà des difficultés de concentration, des troubles du langage et des retards d’apprentissage ?
En quoi la surexposition aux écrans est-elle nocive pour le cerveau ? Sommes-nous condamnés à vivre toujours plus connectés ? Comment se libérer de cette emprise numérique qui a colonisé nos vies ? Alternant témoignages de parents, d’adultes consommateurs d’écrans, d’enseignants…, et éclairages de chercheurs en neurosciences, le documentaire de Yan Di Meglio, Écran total : le cerveau hyperconnecté, apporte de la matière au débat qui suivra, animé par Marina Carrère d’Encausse, Philippe Charlier et Emma Strack. »
Les invités du débat
- Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialisée dans les pratiques numériques et les jeux vidéo
- Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation
- Laurent Karila, docteur, psychiatre et addictologue, hôpital Paul-Brousse (AP-HP)
- Michael Stora, psychologue et psychanalyste, cofondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines
Et le témoignage de Nathalie Moulin, présidente de l’association 10 jours pour voir autrement
Source : francetelevisions.fr